“Une Star de l’OGC Nice en Ligue 1 Dévoile la Dure Réalité du Football”

Comme c’est désormais la tradition en Ligue 1, les dernières journées du championnat sont marquées par un geste symbolique fort en soutien à la lutte contre l’homophobie.

À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, les joueurs des 18 clubs de Ligue 1 sont invités à porter des maillots ornés d’un badge arc-en-ciel — un engagement visible en faveur de l’inclusion et de la solidarité.

Pourtant, chaque année, la même polémique refait surface : un petit groupe de joueurs, bruyants malgré leur minorité, refuse d’y prendre part.

Certains déclarent des blessures à l’approche du match, d’autres invoquent des convictions personnelles ou religieuses, et quelques-uns admettent ne pas vouloir être associés à cette cause.

Cette forme de résistance, qu’elle soit déguisée ou assumée, met une nouvelle fois en lumière le malaise persistant autour de l’homosexualité dans le football professionnel.

Le latéral droit du RC Lens, Jonathan Clauss, reconnu pour son franc-parler sur et en dehors du terrain, a livré une analyse lucide et directe lors d’un entretien accordé à L’Équipe. Interrogé sur les réticences de certains de ses collègues, Clauss n’a pas mâché ses mots.

« C’est un sujet qui reste difficile à aborder dans le monde du foot… Oui, parce que c’est mal vu », a déclaré Clauss.

« Certains joueurs qui ne veulent pas entendre parler d’homosexualité se disent : ‘Si j’accepte, les gens vont penser que…’ Mais moi, je m’en fiche complètement, je n’ai aucun problème avec ma sexualité ! Je ne comprends pas en quoi la vie des autres nous impacte, alors que ça ne nous regarde pas. Je me dis : ‘Qu’est-ce que ça peut te faire ?’ »

Ses propos font écho au sentiment partagé par de nombreux supporters et alliés qui déplorent la lenteur du changement dans ce sport. Si les brassards arc-en-ciel et les campagnes de sensibilisation sont devenus des rendez-vous annuels, la transformation culturelle profonde se fait toujours attendre.

Clauss a ensuite pointé du doigt la pression sociale et la peur du jugement dans les vestiaires, qui selon lui, entretiennent ce silence :

« Certains gars se préoccupent encore beaucoup trop de ce que les autres vont penser. Mais être tolérant, ce n’est pas faire une déclaration sur soi-même — c’est juste être humain. »

À une époque où les footballeurs ont de plus en plus de poids dans le débat public, les mots de Clauss résonnent comme un rappel essentiel : le silence ne profite à personne.

Tandis que la Ligue 1 cherche à se présenter comme un championnat progressiste et inclusif, il faudra davantage de voix comme la sienne pour déconstruire les vieux schémas et ouvrir la voie à une véritable acceptation durable dans le monde du football.