Muhammad Awwal AbubakarMalgré l’un des chapitres les plus remarquables de son histoire, avec une qualification en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, le Stade Brestois s’apprête à vivre un été qui pourrait être sismique.
Le ton a déjà été donné par le directeur sportif Grégory Lorenzi, qui a récemment affirmé que les résultats de la saison 2025–2026 « sont déjà négatifs ».
Une déclaration qui en dit long sur l’ampleur des difficultés financières qui frappent le club breton.En coulisses, le président Gérard Le Saint n’a lui non plus pas caché ses inquiétudes.
Dans un aveu aussi sincère qu’inquiétant, il a déclaré que « la relégation ne devrait pas être vue comme un échec irrémédiable ».
Pour un club qui figurait encore récemment parmi l’élite européenne, cette phrase mesure l’ampleur du revers.
Une grande partie de cette crise imminente est liée au chaos autour des droits TV domestiques de la Ligue 1.
Le fiasco en cours a plongé les clubs dans une incertitude totale, et Brest semble en être l’une des principales victimes.
La DNCG — le gendarme financier du football français — n’intègre aucun revenu TV dans ses projections budgétaires, réduisant à zéro les recettes prévues du club sur ce poste.
« Les gens ne s’en rendent pas compte », insiste Lorenzi. « On nous demande de mettre 0 [euro de recettes] ». Face à cela, les dirigeants brestois n’ont pas d’autre choix que de prendre des mesures drastiques.
La solution la plus immédiate ? Réduire drastiquement la masse salariale. Le SB29 prévoit de passer de 45 millions d’euros à seulement 16,5 millions — une coupe budgétaire vertigineuse.
Cela implique des départs majeurs, des prolongations de contrat gelées ou revues à la baisse, et même des moyens de financement alternatifs.
Le club a par exemple lancé l’idée d’une tombola en ligne pour mobiliser ses supporters — une initiative créative mais qui reflète bien l’urgence de la situation.
Parmi les joueurs susceptibles de partir, Mahdi Camara, estimé entre 10 et 15 millions d’euros, est courtisé par des clubs de Premier League.
Romain Del Castillo, Lilian Brassier et Kenny Lala figurent également sur les tablettes de formations plus huppées.
Si ces ventes peuvent aider à rééquilibrer les comptes, elles risquent aussi de priver l’équipe de l’âme qui l’avait portée jusqu’à l’Europe.
Brest marche désormais sur un fil : assainir ses finances tout en essayant de rester compétitif dans une Ligue 1 de plus en plus impitoyable.
Le rêve est peut-être terminé… mais la lutte pour la survie, elle, ne fait que commencer.
Muhammad Awwal Abubakar
Muhammad Awwal Abubakar
