Muhammad Awwal AbubakarLa saison 2024–2025 de Ligue 1 est officiellement terminée, avec le PSG une fois de plus couronné champion de France. En bas du classement, Saint-Étienne et Montpellier sont relégués en Ligue 2, tandis que Reims et Metz ont encore tout à jouer après un match nul 1–1 lors du match aller des barrages promotion/relégation.
Cependant, toutes les relégations ne se décident pas sur le terrain. L’instabilité financière pousse de plus en plus la DNCG — le gendarme financier du football français — à prendre des mesures administratives contre certains clubs.
L’un des clubs dans le viseur est l’Olympique Lyonnais (OL). Avec des finances dans le rouge profond, Lyon a été frappé d’une relégation provisoire en Ligue 2 à la fin de la saison — une décision choquante qui a suscité la colère et l’inquiétude des supporters.
Dans une interview accordée à Ouest-France, Jean-Marc Mickeler, président de la DNCG, a apporté un éclairage sur l’état général des finances du football français avant les auditions prévues pour la saison 2025–2026. Ses propos dressent un tableau sombre.
La DNCG ne mâche pas ses mots
« Oui, la situation du football professionnel en France est grave », a averti Mickeler. « On parle d’un secteur qui a subi des chocs répétés. Les actionnaires ont déjà fait de gros efforts, mais il en faudra davantage. La survie des clubs dépendra de la solidité financière et de la volonté de ces actionnaires à se mobiliser. »
Il a révélé que les clubs français devraient afficher des pertes comprises entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros cette saison — avant même la vente de joueurs. Ce chiffre est aussi élevé qu’à l’époque de la pandémie de COVID-19. « Ces dernières années, le football français perd structurellement environ un milliard d’euros par an avant les transferts. »
Interrogé sur les conséquences possibles, Mickeler n’a pas exclu d’autres mesures : « Le football français ne peut pas descendre plus bas financièrement. Aller plus bas, c’est fermer boutique. Les clubs non qualifiés pour les compétitions européennes et sans investisseurs solides sont en grand danger. On pourrait voir une ou plusieurs relégations administratives cet été », a-t-il prévenu.
Il a précisé qu’il n’y aura pas cinq, six ou sept relégations comme certaines rumeurs le suggèrent — mais il y aura probablement plus de restrictions de dépenses et peut-être des interdictions de recrutement par rapport à la saison passée. Il a aussi rejeté l’idée selon laquelle les mauvais contrats de droits TV nationaux seraient les seuls responsables de la crise.
La DNCG exige des changements
Alors comment éviter l’effondrement des clubs ? Pour Mickeler, la réponse est claire : « Une réduction significative de la masse salariale — c’est la priorité numéro un. » Il a souligné que les joueurs en fin de contrat cet été représentent 250 millions d’euros de salaires en Ligue 1 et en Ligue 2.
La France compte en moyenne 36 joueurs professionnels par club, bien au-dessus des 25 à 27 joueurs observés dans les autres grands championnats européens. « C’est trop », a-t-il déclaré.
Et pour les clubs qui refuseraient de s’adapter ? « On verra. Mais ceux qui refusent seront remplacés par d’autres qui y verront une opportunité. Lorsqu’un club est relégué administrativement de Ligue 1, il est remplacé par un club promu de Ligue 2… »
Muhammad Awwal Abubakar
