La star du FC Nantes réagit à la lutte contre l’homophobie par un boycott.

“C’est une faute professionnelle” : la ministre des Sports Marie Barsacq dénonce le refus de Mostafa Mohamed de jouer

Pour la troisième année consécutive, l’attaquant du FC Nantes Mostafa Mohamed a refusé de participer à une journée de Ligue 1 dédiée à la lutte contre l’homophobie.

Cette initiative, organisée chaque année par la Ligue de Football Professionnel (LFP), prévoit que tous les clubs du championnat arborent des flocages arc-en-ciel sur leurs maillots en soutien à l’inclusion des personnes LGBTQ+.

Mais Mohamed, invoquant des convictions religieuses personnelles, a une nouvelle fois décliné sa participation — une décision qui a suscité une vive polémique et a été fermement condamnée par la ministre des Sports, Marie Barsacq.

« Je dénonce la position de ce joueur », a déclaré Barsacq dans Le Parisien ce dimanche. « Il n’y a aucune excuse pour ne pas se mobiliser et dénoncer l’homophobie dans le sport et dans le football en particulier. »

L’international égyptien de 27 ans avait déjà été critiqué pour des décisions similaires en 2022 et 2023. Mais cette nouvelle absence intervient dans un climat politique plus tendu, à l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, où les questions d’inclusion et de liberté d’expression sont particulièrement sensibles.

« Il ne s’agit pas de croyances personnelles contre des politiques publiques, » a poursuivi Barsacq. « Il s’agit de défendre les droits humains fondamentaux. Les footballeurs sont des figures publiques. Leur silence — ou leur absence — envoie un message aussi fort que leurs actions. Nous attendons d’eux le même engagement contre l’homophobie que celui qu’ils montrent contre le racisme, le sexisme ou l’antisémitisme. »

Le FC Nantes a infligé une amende à son joueur pour son absence lors du match de samedi contre Lille, somme qui sera reversée à l’association SOS Homophobie.

Le club a précisé qu’il respectait les convictions religieuses de ses joueurs, tout en soulignant que la responsabilité collective sur les questions sociétales fait partie de son éthique.

Les réactions ont été partagées sur les réseaux sociaux et dans les médias sportifs. De nombreux supporters et joueurs ont soutenu la campagne de la LFP, tandis que d’autres ont exprimé leur compréhension à l’égard de la position de Mohamed.

Un sondage réalisé par RMC Sport a révélé que 42 % des répondants estiment que les joueurs ne devraient pas être forcés de porter des symboles qu’ils ne soutiennent pas, alors que 50 % jugent inacceptable de boycotter un match pour cette raison.

« Le football est un langage universel », a ajouté Barsacq. « Et nous devons l’utiliser pour construire des ponts, pas des murs. Refuser de jouer envoie un mauvais signal, surtout aux jeunes qui prennent ces athlètes pour modèles. »

Alors que le débat continue de faire rage, la LFP a réaffirmé son engagement pour l’égalité et le respect dans le football. Reste à voir si d’autres joueurs suivront l’exemple de Mohamed — ou si des sanctions plus sévères seront envisagées.