Muhammad Awwal AbubakarLa 90e minute du match entre l’Olympique de Marseille et le Stade Rennais fut bien plus qu’un simple épilogue d’un match spectaculaire conclu sur le score de 4-2 — ce fut un véritable retour au bercail pour l’un des plus grands noms de l’histoire de l’OM.
Alors que le Vélodrome résonnait de chants et d’applaudissements, Steve Mandanda, légende marseillaise et gardien actuel de Rennes, a foulé la pelouse pour une courte mais émouvante apparition, gravée à jamais dans les mémoires des supporters.
Même si le résultat n’a pas souri aux Rennais, le moment le plus marquant de la soirée est survenu lorsque les écrans géants du stade ont diffusé un montage des plus grands arrêts de Mandanda sous le maillot olympien.
Le gardien de 39 ans, qui compte 613 apparitions avec l’OM en 15 ans de carrière, était visiblement ému face à la standing ovation du public.
« Je ne m’y attendais pas du tout, » a confié Mandanda après le match, encore touché par l’émotion.
« Le staff n’avait rien prévu. Mais le déroulement du match — l’énergie, l’émotion — m’a convaincu. Gauthier Gallon et Nico Lesage m’ont encouragé, et le coach m’a dit : “Si tu le sens, vas-y.” À 3-2, j’ai hésité… mais comment dire non à ce public, à ce stade ? »
Ce fut l’apparition la plus courte de sa carrière — seulement quelques minutes — mais sans doute l’une des plus fortes en intensité.
Les acclamations, les accolades d’anciens coéquipiers, et son nom affiché une dernière fois sur les écrans du Vélodrome ont transformé l’instant en une véritable célébration de la fidélité, du talent et de l’amour du football.
Champion du monde 2018 avec les Bleus, Mandanda reste une figure emblématique du football français. Désormais dans la dernière ligne droite de sa carrière, la question de la retraite commence à se poser.
« Je ne sais pas encore ce que l’avenir me réserve, » a-t-il déclaré avec un sourire en coin. « Mais ce soir, j’ai compris pourquoi j’aimais tant ce sport. C’était magique. Que ce soit la fin ou non, je n’ai aucun regret. »
Il a quitté la pelouse, le bras levé, salué par les supporters des deux camps — un moment rare d’unité dans le monde souvent divisé de la Ligue 1. Si c’était bien le dernier acte de Mandanda, alors il fut à la hauteur de son immense carrière.
Muhammad Awwal Abubakar
