Mercato : le Stade Brestois se prépare à une importante vague de départs

Après une saison historique marquée par une première participation à la Ligue des Champions, le Stade Brestois s’apprête à vivre un été de profonde transformation.

Entre l’incertitude autour de l’avenir d’Éric Roy et une potentielle hémorragie de cadres, le club breton se trouve à un tournant décisif.

Cette épopée européenne – la toute première sur la scène continentale – a apporté à la fois fierté et douleur.

Si les victoires convaincantes contre Sturm Graz (2-1) et surtout le retentissant 4-0 sur la pelouse du RB Salzbourg ont fait vibrer les supporters, les lourdes défaites face au PSG (0-3, 0-7), au Real Madrid et au FC Barcelone (deux fois 0-3) ont rappelé la réalité du très haut niveau.

Malgré cela, Brest a quitté la compétition la tête haute, avec de précieuses leçons en poche.Mais l’avenir reste flou.

Actuellement huitième de Ligue 1, le club peut encore espérer une qualification en Ligue Europa Conférence, si l’Olympique Lyonnais – septième – venait à être exclu des compétitions européennes. Tout se jouera lors de la dernière journée : un déplacement à Nice pour les Brestois, pendant que Lens recevra Monaco.

Au cœur des interrogations : le cas Éric Roy. Le club souhaite prolonger son entraîneur depuis l’hiver, mais ce dernier, artisan du plus grand exploit de l’histoire du club, temporise.

« Je ne pense pas que ce soit mon dernier match. Ça peut l’être, comme ça peut ne pas l’être. Pour l’instant, on est toujours là », a-t-il déclaré vendredi dernier – une réponse énigmatique qui entretient le flou.Côté effectif, les mouvements s’annoncent nombreux.

« Dix joueurs arrivent en fin de contrat ou de prêt », a reconnu Roy. Presque aucun ne restera. Soumaïla Coulibaly, Ibrahim Salah, Romain Faivre, Abdallah Sima et Edimilson Fernandes retourneront dans leurs clubs respectifs.

Abdoulaye Ndiaye, devenu titulaire en deuxième partie de saison, souhaiterait rester, mais l’option d’achat fixée à 8 M€ par Troyes semble hors de portée.

Des cadres comme Mathias Pereira Lage, Jonas Martin, Massadio Haidara et Jordan Amavi quitteront aussi le navire, leurs contrats n’étant pas renouvelés.

Mahdi Camara et le gardien Marco Bizot, en fin de cycle, disposent d’un bon de sortie.Au milieu, Pierre Lees-Melou, longtemps élément essentiel, pourrait partir si une offre satisfaisante arrive.

Gêné par les blessures cette saison, il n’a pas retrouvé son niveau habituel, et son salaire pèse lourd. Mama Baldé, acheté 4,5 M€, n’a pas convaincu et pourrait partir lui aussi, bien que le club ait démenti les rumeurs l’envoyant en MLS.

Grégory Lorenzi, le directeur sportif, devra donc s’atteler à une profonde reconstruction. Avec plus de 52 M€ empochés grâce à la Ligue des Champions, les attentes sont élevées – mais les risques le sont aussi.

L’avenir d’Éric Roy influencera largement les décisions à venir.« Si le coach reste, on peut construire quelque chose sur le long terme », confie une source interne. « Sinon, il faudra peut-être repartir de zéro. »

Une chose est sûre : le Stade Brestois, longtemps considéré comme un petit poucet, doit désormais prouver que cette saison n’était pas un coup d’éclat – mais bien le début d’un nouveau chapitre.