Muhammad Awwal AbubakarL’ambiance était électrique mais tendue samedi soir au Stade de la Meinau, alors que Strasbourg s’inclinait 2-1 face à Angers lors d’une confrontation frustrante en Ligue 1.
Mais la véritable histoire a commencé après le coup de sifflet final, lorsque le Club 1906 — le groupe ultra passionné de Strasbourg — et le supporter bien connu GedZilla ont fait parler d’eux avec une réaction enflammée à la défaite.
Alors que les joueurs se dirigeaient vers le Kop pour remercier leurs supporters, l’accueil fut tout sauf chaleureux.
Le Club 1906 ne mâchait pas ses mots.« Ce maillot mérite des efforts, de l’engagement et de la fierté. Ce soir, on n’a rien vu de tout ça », pouvait-on lire sur l’une des banderoles déployées par les ultras.
Les tambours se sont tus, les chants se sont arrêtés — le message était clair. La défaite ne concernait pas seulement le score, mais surtout le manque perçu de combativité.
GedZilla, une figure bien connue parmi les supporters strasbourgeois et souvent la voix des fans sur les réseaux sociaux, s’est exprimé peu après le match sur ses stories Instagram pour faire part de sa frustration.
« Ce n’est pas une question de perdre — toutes les équipes perdent. C’est une question de comment on perd. Où est le caractère ? Où est l’identité qu’on nous avait promise ? » a-t-il écrit.
Son message a été partagé des centaines de fois en quelques heures, déclenchant une vague de critiques numériques.
Certains joueurs, notamment le capitaine Gerzino Nyamsi, ont tenté d’apaiser les tensions. Interrogé en zone mixte, il a déclaré :« On comprend la colère des supporters. On la ressent aussi. Mais se retourner les uns contre les autres ne nous aidera pas. Il faut rester unis. »
Mais les supporters restaient sceptiques. Sur X (anciennement Twitter), des hashtags comme #WakeUpRCSA et #RespectTheShirt ont commencé à apparaître localement, certains fans appelant à un changement de mentalité — voire de direction.
Alsa’Sports a rencontré un membre du Club 1906, qui résume la soirée sans détour :« On voyage, on chante, on soutient. Tout ce qu’on demande, c’est que les joueurs honorent le blason. Ce soir, ils ne l’ont pas fait. »
Avec des matchs cruciaux à venir, tous les regards se tournent vers la réaction de l’équipe — non seulement sur le plan tactique, mais aussi émotionnel.
Ce coup de semonce des ultras sera-t-il le déclic ou le début d’une crise plus profonde ?
Une chose est sûre : à Strasbourg, le football est bien plus qu’un simple jeu. Et quand le cœur cesse de battre dans les tribunes, cela résonne jusque sur le terrain.
Muhammad Awwal Abubakar
