Muhammad Awwal AbubakarPour sa première saison en Ligue 1, Liam Rosenior a épaté le football français. L’Anglais, à la tête du Racing Club de Strasbourg, fait partie des cinq nommés au Trophée UNFP du meilleur entraîneur de Ligue 1 pour la saison 2024-2025 — une distinction prestigieuse dans un championnat habitué à côtoyer les plus grands tacticiens.
Cette nomination n’a rien de symbolique ; elle reflète l’impact réel qu’il a eu sur une équipe strasbourgeoise qui abordait la saison avec des attentes modestes.
Chargé de diriger l’effectif le plus jeune d’Europe, l’entraîneur de 40 ans a mené une campagne remarquable, propulsant le club aux portes d’une qualification européenne.
À trois journées de la fin, le Racing occupe la 7e place de Ligue 1, à seulement quatre points de la 2e place dans une lutte acharnée en haut de tableau.Les autres nommés — Luis Enrique (PSG), Bruno Génésio (LOSC), Adi Hütter (AS Monaco) et Éric Roy (Brest) — présentent tous de solides arguments.
Enrique a déjà été sacré champion de France avec le PSG, Hütter offre un football offensif spectaculaire avec Monaco, et Génésio a apporté stabilité et résultats à Lille.
Roy, de son côté, avait impressionné avec Brest en première partie de saison, mais la dynamique de son équipe s’est essoufflée.
Et pourtant, c’est bien Rosenior qui incarne l’histoire de cette saison.« Quand je suis arrivé à Strasbourg, je savais que je devais prouver quelque chose », déclarait Rosenior le mois dernier.
« Mais je savais aussi que j’avais une vision — créer une équipe qui joue avec courage, avec une identité, et qui donne envie aux supporters de se lever de leur siège. »
C’est exactement ce que le Racing a accompli. Le style dynamique et agressif de l’équipe est l’une des plus grandes métamorphoses de la Ligue 1.
De jeunes talents comme Habib Diarra, Ismaël Doukouré ou encore Emanuel Emegha ont éclos sous sa direction. L’âge moyen de l’équipe est à peine inférieur à 22 ans, mais leur maturité sur le terrain défie leur jeunesse.
Le président du club, Marc Keller, s’est également montré élogieux : « Il n’a pas seulement apporté de la tactique, mais une culture — une culture du développement, de la responsabilité, et de la confiance. Les joueurs croient qu’ils peuvent battre n’importe qui. Et les supporters aussi. »
Avec une prolongation de contrat jusqu’en 2028, l’avenir s’annonce radieux en Alsace. Les supporters du Racing, longtemps résignés à une énième saison dans le ventre mou, rêvent désormais de soirées européennes.
Si Rosenior soulève le trophée UNFP le 11 mai, ce ne sera pas qu’un succès personnel — ce sera la consécration d’un football audacieux, de la mise en valeur de la jeunesse, et d’un homme qui a osé franchir la Manche pour transformer le destin d’un club.
Muhammad Awwal Abubakar
