Une absence prolongée en raison d’une pubalgie, Edon Zhegrova (LOSC) n’est pas le seul joueur pris dans le pétrin en Ligue 1.

Edon Zhegrova rejouera-t-il pour le LOSC cette saison ? C’est la question brûlante que se posent tous les supporters lillois, et à juste titre.

L’ailier kosovar, dont la créativité et la vivacité ont souvent fait la différence pour les Dogues, est éloigné des terrains depuis maintenant quatre mois à cause d’une pubalgie — un problème chronique à l’aine qui continue de le handicaper.

Mais le cas de Zhegrova, aussi inquiétant soit-il, n’est qu’un exemple parmi d’autres dans une Ligue 1 marquée par une série de blessures persistantes qui résistent à une guérison rapide.

Le 14 décembre dernier, lors d’un match âprement disputé et conclu sur un nul 1-1 contre l’Olympique de Marseille au Vélodrome, Zhegrova avait quitté la pelouse à la mi-temps, visiblement en souffrance.

Peu de gens auraient pu prédire que cela marquerait le début d’une longue absence. Une opération tardive en janvier et une rééducation prudente n’ont fait qu’alimenter les doutes.

À cinq journées de la fin du championnat, le temps presse.« C’est difficile de vous en dire plus que ce que je sais », a confié l’entraîneur du LOSC, Bruno Genesio, lors d’une récente conférence de presse.

« Il s’est entraîné avec nous mercredi, mais il ne se sent pas à 100 % prêt pour enchaîner les séances et postuler à un match de Ligue 1.

»Genesio a également souligné la charge mentale qui pèse sur son joueur. « C’est une situation difficile pour nous, mais surtout pour lui.

Il le vit mal. Il y a de la frustration, de la déception… et un vrai sentiment d’impuissance. Vous auriez dû voir sa réaction quand il a appris qu’il manquerait le déplacement à Liverpool en Ligue des champions.

Ce n’était pas juste un match qu’il ratait… c’était un rêve qui s’envolait. »Zhegrova n’est pas seul dans ce cas.

Partout en Ligue 1, des clubs sont confrontés à des blessures de longue durée qui vont au-delà de l’aspect physique.

Des joueurs comme Martin Terrier (Rennes), Breel Embolo (Monaco) ou encore Presnel Kimpembe (PSG) connaissent des parcours similaires.

Ces situations posent des questions sur l’intensité du calendrier, les méthodes d’entraînement et le soutien psychologique apporté aux joueurs.

La psychologue du sport Claire Meunier, qui collabore avec plusieurs clubs de Ligue 1, a donné son éclairage : « Les blessures comme la pubalgie sont souvent sous-estimées dans leur impact mental.

L’incertitude, la rééducation répétitive, la peur de se blesser à nouveau… tout cela pèse lourdement. Les joueurs se sentent souvent isolés, coupés du groupe.

»Pour Zhegrova, chaque séance d’entraînement est désormais une épreuve, physique et mentale. Alors que le LOSC lutte pour une place européenne, le club se prive de l’étincelle et de l’imprévisibilité que lui apporte son ailier.

Qu’il revienne ou non avant la fin de saison, son cas rappelle une vérité crue : les blessures ne sont pas qu’une composante du jeu — ce sont des combats personnels, souvent menés dans le silence.

Les supporters espèrent revoir le magicien kosovar à l’œuvre avant que le rideau ne tombe. Mais pour l’instant, tous les regards restent tournés vers le terrain d’entraînement… et les doigts croisés.