Le feu déclinant du ‘Classique’

Contrairement à d’autres grandes rivalités du football, souvent basées sur une proximité géographique, ‘Le Classique’ repose sur un clivage culturel profond.

Marseille, ville portuaire fière de ses racines ouvrières, s’est toujours considérée comme le cœur battant du football français.

Paris, en revanche, incarne le glamour, la richesse et l’influence du capital. Lorsque le PSG a commencé à émerger dans les années 1990, grâce à des investissements croissants, la rivalité s’est intensifiée.

L’OM, déjà un mastodonte à la fin des années 80 et au début des années 90, avait même remporté la Ligue des Champions en 1993.

Mais comme le souligne un supporter marseillais, “À l’époque, on se craignait et on se respectait. Aujourd’hui, le PSG ne nous considère même plus comme un rival.

“L’ère qatarie : un duel à sens uniqueDepuis 2011, les propriétaires qataris du PSG ont transformé le club en une machine de guerre sur la scène européenne.

Avec des recrues comme Neymar, Mbappé et Messi, Paris a dominé la Ligue 1, enchaînant les titres pendant que Marseille peine à suivre le rythme.

Lors de leurs 20 dernières confrontations, le PSG l’a emporté la plupart du temps, donnant au ‘Classique’ des allures de formalité plutôt que de duel équilibré.

“C’est comme voir un boxeur poids lourd affronter un poids moyen,” analyse un spécialiste du football. “Marseille a toujours la passion, mais la passion seule ne suffit pas à gagner des matchs.

“La rivalité a-t-elle encore un sens ?

Malgré tout, la ferveur des supporters marseillais reste intacte. Le Vélodrome tremble toujours quand le PSG débarque, et la tension reste palpable sur et en dehors du terrain.

Mais beaucoup estiment que tant que l’OM ne parviendra pas à reconstruire une équipe capable de rivaliser pour le titre, le ‘Classique’ restera davantage un symbole qu’une véritable confrontation sportive.

Le football évolue, et les rivalités aussi. Mais pour beaucoup, l’époque des vrais ‘Classiques’—où les deux équipes avaient une chance de l’emporter—semble appartenir au passé.