La lettre de Pablo Longoria à la LFP et à la DNCG sur la controverse Thiago Almada

Dans le débat en cours sur les transferts de joueurs entre clubs appartenant à un même groupe dans le football français, un développement majeur a émergé impliquant l’Olympique de Marseille (OM) et son président, Pablo Longoria.

Lors du très attendu Olympico du 2 février, au cours duquel l’OM a remporté une victoire 3-2 contre l’Olympique Lyonnais (OL), Longoria a pris position contre ce qu’il considère comme un avantage injuste découlant des transactions intra-groupe entre clubs.

Frank MCCOURT owner and Pablo LONGORIA president of Marseille prior the Ligue 1 MCDonald’s match between Marseille and Auxerre at Orange Velodrome on November 8, 2024 in Marseille, France. (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport via Getty Images)

Bien que l’OM n’ait pas officiellement déposé de plainte contre l’OL concernant la présence de Thiago Almada dans l’équipe, Longoria a exprimé ses préoccupations dans une lettre adressée à la Ligue de Football Professionnel (LFP) et à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG).

Dans cette lettre, il a souligné les risques que ces transactions posent pour l’intégrité compétitive de la Ligue 1, en particulier lorsque des clubs appartenant au même groupe propriétaire effectuent des transferts qui contournent les réglementations financières traditionnelles.

Les inquiétudes de Longoria : Un appel à la transparence

Pablo LONGORIA president of Marseille during the Ligue 1 McDonald’s match between Montpellier and Marseille at Stade de la Mosson on October 20, 2024 in Montpellier, France. (Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport via Getty Images)

Selon L’Équipe, la lettre de Longoria mettait en lumière son inquiétude quant à l’influence croissante des structures de multi-propriété dans le football.

« L’essence d’une compétition équitable est en jeu, » aurait-il écrit. « Lorsque des restrictions financières sont mises en place, elles doivent s’appliquer de manière égale à tous les clubs.

Permettre aux équipes de contourner ces contraintes par le biais d’arrangements internes menace l’intégrité du championnat.

»Le transfert de Thiago Almada à l’OL depuis Botafogo—deux clubs appartenant au groupe Eagle Football Holdings de John Textor—est particulièrement scruté pour cette raison.

L’OL, actuellement soumis à des restrictions financières imposées par la DNCG, n’était pas autorisé à effectuer des recrutements coûteux lors du mercato hivernal.

Pablo LONGORIA President of Olympique de Marseille and Joe RILEY, Chief Financial & Operating Officer during the Ligue 1 MCDonald’s match between Marseille and Auxerre at Orange Velodrome on November 8, 2024 in Marseille, France. (Photo by Sylvain Thomas/FEP/Icon Sport via Getty Images)

Cependant, la structuration du transfert d’Almada en provenance de Botafogo, évitant apparemment le paiement d’une indemnité directe, a suscité des inquiétudes parmi les clubs rivaux.

Une controverse grandissante : Nice rejoint la protestation

La lettre de Longoria ne constitue pas une protestation isolée. Dans les jours qui ont suivi la prise de position discrète mais ferme de l’OM, l’OGC Nice est devenu le cinquième club de Ligue 1 à déposer officiellement une réserve concernant l’éligibilité d’Almada.

Le problème est clair : si les transferts intra-groupe ne sont pas régulés correctement, les clubs sous des multi-propriétés riches pourraient exploiter cette situation pour manipuler la construction de leurs effectifs et obtenir un avantage déloyal.

Un dirigeant de club, s’exprimant anonymement dans L’Équipe, a fait part de sa frustration :

« Si Lyon était sous restrictions financières, comment ont-ils pu recruter l’un des talents sud-américains les plus prometteurs ?

Frank MCCOURT owner and Pablo LONGORIA president of Marseille prior the Ligue 1 MCDonald’s match between Marseille and Auxerre at Orange Velodrome on November 8, 2024 in Marseille, France. (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport via Getty Images)

Il ne s’agit pas seulement d’un transfert, mais du précédent que cela crée. »Conséquences pour l’avenir de la Ligue 1

Cette controverse croissante place la LFP et la DNCG dans une position délicate. Leur réponse aura non seulement un impact sur la saison de l’OL, mais pourrait aussi établir un précédent pour la gestion des transferts intra-groupe dans le football français à l’avenir.

Ces mouvements sont-ils une manœuvre financière ingénieuse ou menacent-ils l’équité du championnat ?

La décision de Longoria de soulever ces préoccupations—sans déposer directement une plainte—démontre une approche stratégique.

En provoquant un débat au sein des instances dirigeantes, il cherche à obtenir des règles plus claires et une plus grande transparence sur le marché des transferts.

Jacques ABARDONADO, Mehdi BENATIA, sports advisor, Frank MCCOURT owner and Pablo LONGORIA president of Marseille prior the Ligue 1 MCDonald’s match between Marseille and Auxerre at Orange Velodrome on November 8, 2024 in Marseille, France. (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport via Getty Images)

« Nous devons nous assurer que tous les clubs, quelles que soient leurs structures de propriété, respectent les mêmes règles financières et sportives, » a-t-il insisté dans sa lettre.

Alors que la situation évolue, les supporters et les officiels du football suivent de près les développements.

La décision de la LFP et de la DNCG sur cette affaire pourrait influencer non seulement les opérations de transfert de l’OL, mais aussi la gouvernance des multi-propriétés dans le football européen.

L’affaire Thiago Almada ne concerne plus seulement un joueur : elle est devenue un moment clé dans la discussion actuelle sur l’équité dans le football.

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