Muhammad Awwal AbubakarNous pouvons vous dire pour qui Eric Roy signera en juin. Le 9, pour être précis. L’entraîneur de Brest sera au Royal Mougins Golf Club pour participer à un tournoi caritatif au profit de la Fondation Lenval, dédiée aux enfants malades.
Nous saurons alors où le technicien de 57 ans travaillera la saison prochaine, son contrat avec le club finistérien arrivant à son terme.
“On parle de beaucoup de choses, mais jamais de son avenir”, assure son ami et compagnon de golf, Jérôme Alonzo, consultant pour La Chaîne L’Équipe.
“Je le trouve toujours serein, avec ce mélange de recul et de goût pour le combat. Il croit encore à cette 6ᵉ place, qu’il veut aller chercher.”
Cela qualifierait à nouveau Brest pour une Coupe d’Europe, après la 3ᵉ place obtenue lors de l’exercice précédent, synonyme de Ligue des champions.
Une performance remarquable, mais qui ne le serait guère moins si son équipe, actuellement 10ᵉ, devait se contenter d’un maintien tranquille. En deux ans et demi, Roy, qui avait prolongé le 7 juin 2023 jusqu’en 2025, a fait l’unanimité dans la cité du Ponant.
“Je peux prolonger, mais je peux aussi partir. Pour partir, il faut voir où aller.”
— Eric Roy
Et il a naturellement attiré l’attention au-delà de nos frontières, au point d’alimenter sa réflexion sur une carrière d’entraîneur encore peu remplie. Interrogé à ce sujet, l’entraîneur brestois le plus capé en Ligue 1, avec 79 matchs, a balayé la question d’un facétieux “Rien de nouveau à l’Ouest…” Le 18 février, veille du barrage retour de Ligue des champions contre le PSG (0-7), il s’était contenté de répondre : “Serai-je là l’année prochaine ? Je ne sais même pas où je serai dans deux semaines…”
Trois semaines plus tôt, cependant, il s’était un peu ouvert à un collègue de Marca, avant la réception du Real Madrid (0-3, le 29 janvier), en C1 :
“Je peux prolonger, mais je peux aussi partir. Pour partir, il faut voir où aller. En dehors de Brest, il y a quatre ou cinq clubs en France qui peuvent gagner et donc m’intéresser. Mais dans les grands clubs, je ne vois pas Luis Enrique quitter le PSG. Pareil à Marseille.”
Il n’a pas d’agent et négociera donc directement
Sans oublier la question de la langue étrangère, sachant qu’il parle anglais grâce à son expérience de joueur à Sunderland (1999-2001), puis de directeur sportif à Watford (2019-2020), ainsi que l’espagnol, après son passage au Rayo Vallecano (2001-2002).
“En Allemagne, c’est compliqué à cause de la langue. En Angleterre, j’ai joué et travaillé là-bas, pareil en Espagne et en Italie. Les options du Qatar ou de l’Arabie saoudite, c’est plus d’argent, mais moins de projection sportive.”
Eric Roy, après l’élimination en C1 : “Ce qui restera, c’est le parcours”
Tout est donc ouvert pour celui qui va négocier directement, puisqu’il n’a pas d’agent. Occupé jusqu’à fin février par l’enchaînement des compétitions, il était convenu que les différentes parties se rencontreraient une fois le calendrier allégé, ce qui est désormais le cas. Alors, un rendez-vous a-t-il été fixé ?
“Bien sûr”, nous a brièvement répondu le président Denis Le Saint. “J’ai prévenu le coach que nous dînerions ensemble très bientôt, maintenant que la Coupe d’Europe et la Coupe de France sont terminées.”
Aucune décision ne devrait être prise avant avril.
Sans surprise, Grégory Lorenzi n’a pas été plus bavard. “Oui, nous voulons continuer avec Eric”, déclare le directeur sportif.
“Mais nous communiquerons en temps voulu, nous sommes sur la même longueur d’onde à ce sujet. De temps en temps, avec le président, Pascal (Robert, le directeur général) et moi, nous nous retrouvons autour d’un repas, juste pour faire le point…”
Et la situation ne devrait pas se décanter durant la seconde moitié de mars, puisque Lorenzi sera en vacances pendant la trêve internationale et tient à vraiment déconnecter.
“Tu peux aussi partir en vacances, ne t’inquiète pas, tu ne rateras absolument rien !” conclut-il en riant.
Muhammad Awwal Abubakar
