Muhammad Awwal AbubakarLe match vient de se terminer à Auxerre sur une défaite 3-0 de l’OM, et la tension est énorme dans les couloirs du stade Abbé-Deschamps. Un homme ne tient plus en place : Pablo Longoria. Il tente d’entrer dans le vestiaire des arbitres.
Le président de l’OM fait les cent pas, s’adresse à tout le monde, peu importe qui il croise, et répète en boucle un mot : « corruption ».
« Je n’ai jamais vu ça de ma vie ! Tout était préparé, c’est une vraie corruption, vous pouvez le dire : Pablo Longoria dit que c’est une vraie corruption. Tout est orienté », lance-t-il aux journalistes qui attendent à quelques mètres les réactions des joueurs.
« Je n’ai jamais vu ça en 20 ans de carrière ! »
Longoria sait que ses paroles seront entendues et relayées. De toute façon, toute personne dans un rayon de vingt mètres peut l’entendre, car il hurle.
« Je n’ai jamais vu ça en 20 ans de carrière ! », s’indigne le dirigeant. Deux actions en particulier l’ont rendu furieux, comme tout le club olympien.
La première, c’est un penalty potentiel non sifflé sur Quentin Merlin. La seconde, c’est le deuxième carton jaune synonyme d’expulsion pour Cornelius.
« À ce moment-là, quatre arbitres européens m’ont envoyé un message pour me dire qu’il y avait penalty », s’exclame Longoria. Autour de lui, les membres de la communication de l’OM tentent de le calmer, mais la mission semble impossible.
Le président fulmine pendant de longues minutes, lâchant le terme « championnat de merde » et évoquant la possibilité de « partir » si une « Superligue » venait à être créée.
Malgré les cigarettes grillées, il poursuit et mélange tout : des lettres reçues du comité d’éthique de la FFF aux anciens matchs de Coupes d’Europe.
Comme si lui et Marseille étaient victimes d’un complot. « Je suis sans filtre, je vais vider mon sac. »
Benatia désabusé
Tout cela se passe sous les yeux des journalistes, configuration du stade oblige. À ses côtés, notamment Medhi Benatia. Le directeur sportif de l’OM est suspendu et n’a pas accès aux vestiaires, mais il attend non loin, près d’une porte.
Il observe ce qui se passe dans les couloirs, aux côtés de son président avec qui il échange. Le Marocain est désabusé, il voudrait dire ce qu’il pense mais il ne peut pas… « Je suis un pestiféré », lâche-t-il dans un sourire amer.
Avec Fabrizio Ravanelli et Pablo Longoria, ils se réunissent par moments pour discuter. C’est d’ailleurs Ravanelli qui finira par s’exprimer officiellement devant les micros.
Muhammad Awwal Abubakar
